Alyte accoucheur

Alytes obstetricans (Laurenti, 1768)

Classe : Amphibia Ordre : Anura Famille : Alytidae Genre : Alytes
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  • Première observation
    2013

  • Dernière observation
    2014

Informations espèce

L’Alyte accoucheur (souvent nommé "Crapaud accoucheur") est un petit Anoure d'aspect trapu et ramassé, mesurant 4 cm à 5 cm au stade adulte. Son épiderme est parsemé de pustules peu saillantes, à l'exception de celles qui s'alignent sur les deux axes dorso-latéraux, plus volumineuses et parfois orangées ou rougeâtres. La coloration générale de la robe est grisâtre ou brunâtre, avec un semis plus ou moins discret de taches verdâtres (parfois absentes). Le ventre est blanchâtre ou grisâtre. L'œil est remarquable, associant une pupille verticale en fuseau (réduite à une simple fente en pleine lumière) à un iris doré, veinulé de noir.
Cette espèce doit son nom (dans plusieurs langues européennes) à une éthologie et biologie assez originales : c'est le mâle, non pas la femelle, qui prend en charge leur descendance et assure en grande partie la survie de l'espèce. Très précisément, après avoir attiré à lui une femelle grâce à son chant flûté caractéristique (souvent comparé à celui du Hibou petit-duc), il l'aide littéralement à "accoucher" de ses œufs ("obstetricans" = "obstétricien"), qu'il féconde au passage. Il s'empare ensuite de la ponte et la fixe à ses pattes arrières, après quoi le couple se sépare (un même mâle peut ensuite rééditer l'opération avec une ou deux autres femelles et se retrouver fort chargé). Après plusieurs semaines, lorsque les embryons sont arrivés à terme, il gagne un point d'eau pour y immerger la ponte, ce qui a pour effet de rompre la coquille des œufs et de libérer les jeunes têtards. Lesquels, à la fin de leur développement (après plusieurs mois voire plusieurs années), atteignent des tailles très respectables (6 cm / 7 cm) et donnent à la métamorphose des juvéniles bien plus gros que ceux de beaucoup d'autres Anoures. C'est, avec la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra), le moins aquatique de nos amphibiens au stade adulte : la femelle ne va jamais à l'eau et le mâle ne s'immerge que partiellement -et plutôt brièvement- pour faire éclore "ses" œufs.

Un autre "Crapaud accoucheur" se rencontre localement en Occitanie (cf. "Répartition") : l'Alyte almogavare (Alytes almogavarii) (voir sa page). Autrefois considéré comme une sous-espèce d'Alytes obstetricans (= A. o. almogavarii), il a été élevé au rang d'espèce au début des années 2020 sur des bases génétiques, morphologiques et biogéographiques. Il se distingue essentiellement de l'Alyte accoucheur par sa silhouette plus gracile et un épiderme plus lisse de teinte plutôt pâle (crème, brun clair...), maculé de taches foncées (brunes, grisâtres ou vert épinard). Dans certaines zones (nord-est de l'Ariège par ex.), il existe des animaux porteurs de traces d'hybridation (ADN à l'appui), d'aspect physique ambigü, qu'il est parfois difficile voire impossible d'attribuer de visu à l'une ou l'autre espèce. Dans ces zones-là, il est particulièrement important de joindre une photo de l'animal au moment de la saisie (via l'outil "Média" de Géonature Occitanie).

L'Alyte accoucheur -lorsqu'il ne porte pas d'œufs bien sûr- est parfois confondu avec le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), Anoure de taille comparable qui peut présenter une robe vaguement ressemblante (individus brun-gris faiblement tachetés de vert). Un examen attentif permet cependant d'éviter toute méprise : le Pélodyte ponctué est d'allure beaucoup plus svelte (morphologie de grenouille), son disque tympanique est bien plus indistinct et sa pupille "en goutte d'eau inversée" est assez différente de celle de l'Alyte accoucheur.
Peu difficile, l'Alyte accoucheur utilise pour la reproduction des points d'eau très variés : mares, lavognes, lacs de Saint-Namphaise, abreuvoirs, puits, flaques pérennes, ornières en eau profondes, ruisseaux lents, fossés, bras morts, vieux lavoirs, bassins d'ornement, lacs et laquets de montagne ... L'environnement terrestre est également très varié, allant de totalement forestier à totalement steppique (pelouses sèches caussenardes ou pelouses alpines), mais cet Anoure semble bien avoir un faible pour les milieux dotés d'éléments rocheux (murets de pierres sèches, tas de pierres, éboulis, vieilles carrières, cimetières ...). C'est une espèce qui vit souvent au voisinage immédiat de l'Homme et il est fréquent, dans nos campagnes, d'observer ou d'entendre l'Alyte accoucheur dans les hameaux et les villages.
L'aire de répartition de l'Alyte accoucheur est peu étendue et ne concerne que quelques pays d'Europe occidentale, souvent partiellement : nord de l'Espagne et du Portugal, France (Corse exclue), Bénélux, ouest de la Suisse et de l'Allemagne. C'est une espèce très largement distribuée en France, qui est cependant assez rare dans les départements du nord-est. En Occitanie, il est répandu sur l'ensemble du territoire régional, à l'exception des plaines littorales méditerranéennes. Généralement bien présent dans les zones montagneuses, il atteint 1340 m dans le Massif central (en Lozère) et dépasse souvent 2000 m dans les Pyrénées, où sa limite supérieure semble se situer vers 2400 m (étage alpin).<br><br> Dans la majeure partie des Pyrénées-Orientales et quelques secteurs adjacents de l'Aude, l'Alyte accoucheur est remplacé par l'Alyte almogavare (<i>A. almogavarii</i>), taxon du nord-est de la Péninsule ibérique (Catalogne essentiellement) qui atteint ici sa limite nord. Cette espèce n'est pas forcément aisée à distinguer d'<i>A. obstetricans</i>, notamment dans certains secteurs d'Occitanie -encore peu étudiés de ce point de vue- où les animaux présentent un phénotype mêlé (cf. "Description").
Bufo obstetricans Laurenti, 1768 | Obstetricans vulgaris Dugès, 1834 | Rana campanisona Laurenti, 1768

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Observations mensuelles