Pélobate cultripède
Pelobates cultripes (Cuvier, 1829)
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Première observation
1887 -
Dernière observation
1900
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Pottier Gilles
Informations espèce
Cet Anoure d’allure boulotte et singulière mesure entre 5 et 10 cm. Son épiderme dorsal, granuleux mais pas verruqueux, de couleur crème à brun clair, est marbré de brun foncé plus ou moins verdâtre. Sa tête massive, au museau court, est surmontée d’yeux proéminents avec un iris doré, fendus verticalement par une pupille noire. Les glandes parotoïdes sont invisibles. Des lames cornées, noirâtres et faisant office de pelles, sont observables sur les pattes postérieures et lui servent à s’enfouir dans le sol (d'où son nom vernaculaire de "Crapaud à couteaux"). Son chant caractéristique, une sorte de « kô-kô-kô-kô », étouffé ressemblant au caquètement d’une poule, est souvent émis sous l’eau.
Les taches sur son dos ont une forme et une disposition qui est propre à chaque individu, de même que nous avons une empreinte digitale unique. il est ainsi possible, d'après photographie, de reconnaître et de suivre un individu d'année en année.
Les têtards âgés sont énormes, dépassant parfois les 10 cm de longueur totale ! Ils sont parfois confondus avec ceux de la très (trop) médiatisée Grenouille-taureau (Rana catesbeiana), ce qui peut avoir des conséquences désastreuses pour le Pélobate cultripède.
Le Pélobate cultripède utilise pour se reproduire des eaux stagnantes assez profondes (plus de 70 cm), situées dans un environnement terrestre plutôt dégagé, non-boisé ou faiblement boisé (pelouses et landes caussenardes, garrigues, zones sableuses littorales, cultures etc.). Le pH est à tendance neutre ou basique. Les points d'eau sont assez variés (lavognes, vieux étangs de gravières, mares, dépressions d'arrière-dune, fossés profonds, bassins DFCI etc.) et peuvent connaître un assec estival ou non.
Le Pélobate cultripède présente une aire de répartition de type "ibéro-occitane" : présent sur la quasi-totalité de la Péninsule Ibérique (Espagne et Portugal), il occupe également le Midi méditerranéen de la France et s'avère assez bien distribué en ex-région Languedoc-Roussillon. Comme le Lézard ocellé, la Coronelle girondine, le Seps strié et la Rainette méridionale, espèces dont le profil biogéographique est comparable au sien, on le rencontre également dans le Sud-Ouest, jusque sur le littoral du golfe de Gascogne (où de nombreuses populations sont connues, des Landes jusqu'à la Loire-Atlantique). S'il est, comme mentionné plus haut, plutôt bien distribué en ex-région Languedoc-Roussillon, le Pélobate cultripède est par contre très localisé en ex-Midi-Pyrénées, où il n'est connu que de deux zones très distantes : quelques secteurs du causse du Larzac d'une part (Aveyron) et la plaine toulousaine d'autre part (Haute-Garonne). En plaine toulousaine, zone qu'il fréquente manifestement depuis des siècles (des restes de cette espèce ont été authentifiés dans des sites archéologiques datés du Moyen Âge), il était connu jusqu'à la fin du 19ème siècle de deux localités au moins des environs immédiats de Toulouse : Lahille le cite en 1888 de "Bouconne, blagnac" mais cite également le Pélobate brun (<i>Pelobates fuscus</i>, inconnu du Sud-Ouest aujourd'hui) des "Etangs de Bonnefoi" (actuel quartier Bonnefoy ? Voir plus loin) et de l'"Etang de Pescadoure" (près de Saint-Lys), ce qui est assez étonnant et pourrait relever d'une confusion avec <i>P. cultripes</i>. Jusqu'aux années 1970 en effet, le Pélobate cultripède était connu de la "mare de Périole" (quartier Bonnefoy), où un chercheur de l'Université Paul Sabatier (J.-C. Beetschen) l'y observait régulièrement. Ce site-là a manifestement disparu par la suite et, au début du 21ème siècle, l'espèce n'était connue que d'une seule localité en région toulousaine : les environs de l'étang de la Maourine, dans le quartier de Borderouge, où il a été signalé pour la première fois en 2004 et revu ensuite à de multiples reprises par plusieurs observateurs, photographies à l'appui (animaux se déplaçant de nuit, dans diverses rues). Malheureusement, l'espèce y est probablement au bord de l'extinction aujourd'hui, suite à l'urbanisation intensive de cette zone (autrefois vouée au maraîchage...). Les populations du Larzac pourraient sembler plus à l'abri des effets de l'anthropisation, mais ce n'est pas exactement le cas : des poissons ayant été introduits dans diverses lavognes où l'espèce se reproduit, leur équilibre écologique a été sérieusement déterioré. Un programme de restauration est heureusement en cours.
Cultripes provincialis J. Müller, 1832
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Rana calcarata Michahelles, 1830
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Rana cultripes Cuvier, 1829