Crapaud épineux (Le)

Bufo spinosus Daudin, 1803

Classe : Amphibia Ordre : Anura Famille : Bufonidae Genre : Bufo
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    observations

  • 4
    milieux

  • 4
    observateurs

  • Première observation
    2012

  • Dernière observation
    2017
Carbonne Maëlys - Grisvard Pierre - Réglade Michel Antoine - Saint-aubin Geoffrey

Informations espèce

La sous-espèce méridionale du Crapaud commun (le Crapaud commun épineux = Bufo bufo spinosus) ayant été élevée au rang d'espèce, notre "Crapaud commun" d'Occitanie est devenu le Crapaud épineux, Bufo spinosus. De fait, l'authentique Crapaud commun (Bufo bufo) s'avère plus nordique et absent de notre région (cf. "Répartition").
Le Crapaud épineux est un Anoure de (très) grande taille, puisque les femelles âgées peuvent exceptionnellement mesurer jusqu'à 18 cm et peser près d'1 kg. Sidérant contraste morphologique avec les jeunes fraîchement métamorphosés, qui sont tout à fait minuscules et ne dépassent pas 1 cm. A l'âge adulte, la robe est généralement brunâtre (parfois grisâtre ou ocracée) avec des taches crème -voire blanchâtres- plus ou moins étendues selon les individus (les jeunes tendent plutôt vers le brun-noirâtre). Cette espèce présente un fort dimorphisme sexuel : les mâles atteignent une taille maximale sensiblement plus modeste que celle des femelles, de l'ordre de 10 cm environ. Ils sont en outre bien moins massifs. Le qualificatif d'"épineux" fait référence aux verrues coniques, à pointe noire caractéristique, qui hérissent divers endroits de son corps et ne s'observent pas chez B. bufo (lequel ne possède que des verrues hémisphériques, sans pointe noire). Cette particularité est surtout notable en phase terrestre car, en phase aquatique (durant la reproduction), ces aspérités épidermiques se font plus discrètes.
Il s'agit d'une espèce instantanément identifiable à ses yeux rouge-orangé, caractère toujours très visible permettant de le distinguer immédiatement du Crapaud calamite (Epidalea calamita), dont les yeux jaune pâle (à tendance verdâtre) sont très différents (il existe bien d'autres critères, mais qui semblent quelque peu superflus dans le contexte occitan) (voir la page consacrée au C. calamite). Le risque de confusion avec d'autres espèces d'Anoures est a priori inexistant.
Plutôt adaptable, le Crapaud épineux est un amphibien terrestre qui fréquente une grande diversité de milieux, des plus ouverts aux plus fermés, des plus secs aux plus humides : on le rencontre aussi bien sur les causses qu'au sein des ripisylves les plus denses. Il utilise pour se reproduire des milieux aquatiques également variés, indifféremment lotiques ou lentiques : ruisseaux, rivières, fossés profonds, mares, lavognes et lacs de Saint-Namphaise, bras morts, étangs et lacs (même empoissonnés) ... Malgré cette admirable plasticité écologique, l'espèce est en déclin permanent pour de multiples raisons, en particulier à cause du très lourd tribut qu'elle paye à la circulation automobile (une menace d'apparition très récente pour elle, avec laquelle elle n'a évidemment pas co-évolué). Un exemple : en mars 1993, le grand biologiste tarnais Albert Raynaud (1914 – 1999) a dénombré, dans son village natal de Vabre, 563 individus écrasés sur une section de route de 300 m (axe Vabre-Castres). Il est parvenu à faire réaliser un crapauduc à cet endroit, dispositif pérenne et peu onéreux (le prix d'un rond-point) qui a probablement sauvé depuis des dizaines de milliers d'individus. Malheureusement, des massacres de ce genre ont lieu chaque année un peu partout sur le territoire régional, faute de crapauducs et dans une indifférence quasi-générale.
Le Crapaud épineux est une espèce ibéro-maghrébine à répartition réduite, qui n'occupe que quelques pays d'Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie) et du sud-ouest de l'Europe (Portugal, Espagne, Andorre et France). En France, on le rencontre au sud d'une diagonale s'étendant grossièrement du Cotentin à la Haute-Savoie. Bien qu'il soit présent dans les départements du sud des Alpes (Alpes-Maritimes notamment), il est curieusement absent d'Italie, où <i>B. bufo</i> le remplace totalement d'après les expertises génétiques disponibles.<br> C'est un Anoure très largement distribué en Occitanie, du niveau de la mer jusqu'à localement 1558 m dans le Massif central (massif de l'Aigoual) et 2530 m dans les Hautes-Pyrénées (donnée de la littérature malheureusement imprécise, non pointée dans la base de données). Il se raréfie cependant nettement au-dessus de 2000 m et c'est avant tout une espèce de basse altitude, essentiellement présente aux étages planitiaire et collinéen.
Bufo bufo spinosus (Daudin, 1803) |

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