Couleuvre helvétique

Natrix helvetica (Lacepède, 1789)

Ordre : Squamata Famille : Natricidae Genre : Natrix
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  • Première observation
    2013

  • Dernière observation
    2020
Belhacène Lionel - Grisvard Pierre

Informations espèce

Il s'agit de l'ex- "Couleuvre à collier helvétique" (Natrix natrix helvetica), souvent simplement dénommée "Couleuvre à collier" en France, élevée depuis au rang d'espèce sur la base d'arguments génétiques et biogéographiques. Sa congénère Natrix astreptophora a suivi le même type de parcours taxonomique (voir la page consacrée à cette espèce).
La Couleuvre helvétique est un serpent de taille moyenne qui atteint une longueur de 60 cm à 1.40 m à l'âge adulte et ne dépasse qu'exceptionnellement 1,50 m (record connu en France, d'après la bibliographie ancienne : 1,74 m en Provence, valeur tout à fait extraordinaire pour cette espèce). La plupart des grands adultes qu'on peut observer mesurent 1.10 m ou 1.20 m et les nouveaux-nés mesurent de 15 cm à 20 cm environ à l'éclosion (l'espèce est ovipare). C’est une couleuvre au corps remarquablement trapu chez les femelles âgées, qui sont vraiment de gros serpents (comparables en circonférence aux mâles de la Couleuvre de Montpellier Malpolon monspessulanus, malgré une longueur bien moindre).
Cette espèce présente une tête plutôt ovoïde et aux arêtes douces, mais qui devient très triangulaire lorsque l’animal est apeuré et adopte, comme la Couleuvre vipérine (Natrix maura) ou la C. astreptophore (N. astreptophora), une attitude de "bluff". En cas de stress intense (capture par ex.), cette couleuvre peut même aller jusqu'à simuler la mort en restant parfaitement inerte durant de longues minutes, gueule entrouverte au début (comportement partagé avec N. astreptophora).
La robe est assez variable : le corps est généralement verdâtre, brunâtre, ocre-rougeâtre ou gris plomb voire gris bleuté, avec souvent des taches noires éparses qui fusionnent en barres verticales sur les flancs. Plusieurs cas de mélanisme ont été notés en zone montagneuse (Pyrénées notamment) et c'est avec la Vipère aspic (Vipera aspis) le serpent qui semble le plus couramment sujet à ce type de mutation. La face ventrale est typiquement bicolore, avec des zones noires et blanches qui forment un motif en damier ou "clavier de piano". On distingue un double collier noir et blanc ou noir et jaune sur la nuque (d’où son ancien nom), mais avec l’âge -surtout chez les femelles- ce double collier peut s’estomper fortement jusqu'à devenir indiscernable ou presque. Les écailles labiales sont claires et barrées de 4-5 traits noirs verticaux très caractéristiques. Comme chez les autres espèces du genre Natrix (et comme chez les vipères), les écailles dorsales sont carénées. L'écaillure de la région oculaire est identique à celle de N. astreptophora (3 écailles post-oculaires et 1 pré-oculaire) mais diffère de celle observable chez N. maura (2 écailles post-oculaires et 2 pré-oculaires).
Signalons qu'il existe entre l'Aude et l'Ariège une zone de contact entre Natrix helvetica et N. astreptophora (cf. "Répartition"), avec localement présence d'hybrides (génétiquement attestés) qu'il est impossible d'attribuer à l'une ou l'autre espèce sur la simple base de critères externes.

Attention aux confusions avec les jeunes de la Couleuvre verte-et-jaune (Hierophis viridiflavus) et de la Couleuvre d'Esculape (Zamenis longissimus), qui présentent également un motif en collier à l'arrière de la tête et passent donc très souvent pour de jeunes Natrix helvetica ou Natrix astreptophora.
Cette espèce consomme essentiellement des amphibiens (plus rarement des poissons) et, pour cette raison, ne colonise guère que des habitats riches en grenouilles, crapauds, tritons etc. Cela ne signifie pas qu’elle évolue nécessairement près de l’eau ou dans l’eau, puisque la plupart des amphibiens sont intégralement terrestres à l’âge adulte (hors période de reproduction) et vivent plus ou moins loin de l’eau (forte différence avec la Couleuvre vipérine <i>Natrix maura</i> qui, elle, consomme surtout des poissons et s'avère plus fortement liée au milieu aquatique). Les juvéniles de <i>N. helvetica</i> sont cependant tributaires de la présence de points d'eau car ils consomment des larves, têtards, métamorphes récents et petits poissons, en attendant que leur gueule soit assez grande pour pouvoir ingérer des proies plus grosses. Ils ne trouvent donc leur ressource alimentaire que dans l’eau ou très près de l'eau.<br>La Couleuvre helvétique colonise une grande variété d'habitats, pourvu qu’il s’y trouve des milieux aquatiques permettant la reproduction des amphibiens, sa proie principale (mares, marais, fossés, bassins, étangs, cours d'eau etc.) : bocages, forêts clairiérées, pelouses sèches caussenardes (avec lavognes ou lacs de Saint-Namphaise), jardins, talus routiers et de voies ferrées ... <br> C’est une espèce diurne mais qui, comme beaucoup de serpents, peut déployer une activité crépusculaire et nocturne lorsque les nuits ne sont pas trop fraîches.
La Couleuvre helvétique n’est présente qu’en Europe occidentale, essentiellement en France (où on la trouve dans tous les départements, Corse comprise où vit la sous-espèce insulaire <i>N. h. corsa</i>), mais également en Italie, Suisse, Belgique et au Royaume-Uni (Irlande exceptée). On la trouve également dans une petite partie des Pays-Bas et de l'Allemagne. Elle est très largement distribuée en Occitanie à l’exception de vastes secteurs des Pyrénées-Orientales et de l'Aude, où sa congénère Ibéro-maghrébine <i>Natrix astreptophora</i> la remplace. C'est essentiellement une espèce de plaines et de fonds de vallées (étages planitiaire, collinéen et montagnard) mais elle est ponctuellement présente jusqu'à haute altitude (transition subalpin-alpin) dans certains massifs pyrénéens (record connu : 2200 m en Réserve Naturelle Régionale d'Aulon, Hautes-Pyrénées).<br> Comme exposé plus haut ("Description"), <i>N. helvetica</i> entre en contact avec <i>N. astreptophora</i> dans certains secteurs d'Occitanie, notamment les confins Ariège/Aude. Une étude génétique a démontré la présence de quelques hybrides dans ce secteur-là, qui avait été bien échantillonné, mais il est probable qu'il en soit de même ailleurs, dans certaines zones restant à identifier.
Coluber helveticus Lacepède, 1789 | Coluber natrix Linnaeus, 1758 | Coluber torquatus Lacepède, 1789 | Natrix natrix auct. non (Linnaeus, 1758) | Tropidonotus oppelii Boie, 1827 | Tropidonotus sparsus Schreiber, 1875

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