Chargement...

  • 5
    observations

  • 1
    milieu

  • 3
    observateurs

  • Première observation
    2012

  • Dernière observation
    2020
Grisvard Pierre - Martorell-baudin Karline - Prévôt Jérôme

Informations espèce

C’est un des plus grands amphibiens Urodèles d’Europe, les adultes atteignant 15 cm à 20 cm de longueur totale. L'épiderme, d'aspect plutôt lisse et luisant par temps humide, est parsemé de glandes pouvant secréter par leurs pores -en cas d'agression- un "latex" blanc et toxique qui rebute divers prédateurs (mais pas la Couleuvre helvétique...). La paire de glandes parotoïdes, saillantes, est notamment bien visible à l'arrière du crâne. La base des flancs est plutôt chagrinée-parcheminée. La robe est typiquement noire et jaune (très rarement noire et rougeâtre) avec une disposition des taches jaunes extrêmement variable d'un individu à l'autre, qui sont tous uniques de ce point de vue et peuvent donc être identifiés sur photo.
Deux sous-espèces peuplent l'Occitanie, qui présentent chacune un "modèle" de robe particulier :

-Chez la sous-espèce S. s. terrestris, qui occupe la majeure partie de la France et de notre région, le patron dorsal est constitué de deux séries parallèles de taches jaunes allongées, disposées de part et d'autre de l'axe vertébral. La base des flancs porte également des taches jaunes plus ou moins jointives.

-Chez la sous-espèce pyrénéo-cantabrique S. s. fastuosa, de plus petite taille et bien plus localisée en Occitanie (Hautes-Pyrénées et Haute-Garonne, en l'état actuel des connaissances), les taches jaunes du dos sont fusionnées et constituent deux bandes continues plus ou moins larges, ménageant une bande noire le long de l'axe vertébral (parfois interrompue par des "ponts" de teinte jaune entre les deux bandes). En outre, la moitié inférieure des flancs est souvent largement jaune, ce qui ménage également une bande noire latérale. Au final donc, les individus de cette ssp. présentent fréquemment une coloration 50% noir / 50% jaune voire à franche dominante jaune, alors que chez S. s. terrestris la coloration est plutôt à forte dominante noire.

Ces caractéristiques de la robe étant d'ordre statistique (tel motif est significativement sur-représenté chez telle sous-espèce), elles ne constituent pas un outil diagnostique infaillible à elles seules : la variabilité individuelle de la Salamandre tachetée est telle qu'on peut occasionnellement rencontrer des individus à robe de "type terrestris" dans l'aire de S. s. fastuosa et inversement. En outre, il semble bien exister des écotypes assez distincts d'aspect au sein d'une sous-espèce donnée : à haute altitude, dans l'aire de S. s. fastuosa (étages subalpin et alpin), les individus qu'on observe sont souvent à dominante noire, avec taches jaunes éparses. Ces deux sous-espèces sont en réalité caractérisées par bien d'autres particularités, mais qui concernent des traits biologiques difficilement appréciables à l'œil, sur le terrain (tendance à la viviparie vraie chez S. s. fastuosa etc.).

Des travaux scientifiques récents (début années 2020), basés sur l'ADN, ont montré que la douzaine de sous-espèces actuellement identifiées chez S. salamandra s'agencent au sein de deux rameaux évolutifs distincts : 1) un rameau constitué de S. s. bernardezi (taxon cantabrique), S. s. fastuosa (taxon pyrénéo-cantabrique) et S. s. gigliolii (taxon italien) et 2) un rameau regroupant les autres sous-espèces (certains auteurs, comme Hillenius, avaient émis dès les années 1960 l'hypothèse d'une forte parenté entre le peuplement des Pyrénées occidentales et celui de l'Italie). En conséquence, S. s. fastuosa s'avère bien plus étroitement apparentée à S. s. gigliolii d'Italie -géographiquement très distante- qu'à S. s. terrestris qui, pourtant, jouxte son aire en France. Ce schéma biogéographique, contre-intuitif, est observable chez d'autres taxons : l'Isard par exemple (Rupicapra pyrenaica) est à la fois présent sur l'axe pyrénéo-cantabrique et en Italie (Appenins), sans populations intermédiaires entre les deux (et c'est une espèce distincte, Rupicapra rupicapra, qui peuple les Alpes, pourtant plus proches des Appenins que des Pyrénées...). Les glaciations passées, les refuges glaciaires et les routes post-glaciaires empruntées par ces animaux expliquent ce patron biogéographique.
La Salamandre tachetée est un animal principalement forestier qui fréquente divers types de boisements, en général plutôt matures et de préférence riches en refuges (gros bois mort au sol, amas de blocs rocheux, litière épaisse et strate muscinale conséquente, galeries de micro-mammifères...), qu'ils soient feuillus, mixtes ou plus rarement résineux (chênaies, charmaies, tillaies, hêtraies, hêtraies-sapinières, sapinières, pineraies...). A haute altitude cependant (étage alpin), certains éboulis ou chaos profonds lui permettent de s'affranchir du milieu forestier en lui offrant la fraîcheur, l'humidité et l'ombrage dont elle a besoin. Pour des raisons qui restent à éclaircir (inadaptation aux zones régulièrement inondées par des crues importantes ?) elle est généralement absente des vastes ripisylves qui bordent les grands cours d'eau de plaine (Garonne, Adour ...).<br> Cette espèce, ovovivipare, ne pond pas d'œufs mais "accouche" dans l'eau de larves déjà écloses, la femelle ne s'immergeant que partiellement et peu longuement durant cette opération (c'est, avec l'Alyte accoucheur <i>Alytes obstetricans</i>, le plus strictement terrestre de nos amphibiens, au stade adulte bien sûr). Les milieux aquatiques utilisés pour le dépôt des larves sont indifféremment lotiques ou lentiques et très variés : ornières en eau, grandes flaques plus ou moins durables, fossés, ruisseaux et ruisselets, sources et suintements avec micro-vasques pérennes, mares, abreuvoirs à bestiaux, lacs et laquets, vieux lavoirs, certains puits accessibles, gouilles de tourbières etc. Dans la chaîne pyrénéenne, ses larves côtoient parfois celles du Calotriton des Pyrénées (<i>Calotriton asper</i>), auxquelles elles ressemblent et avec lesquelles elles sont souvent confondues (voir la page consacrée à <i>C. asper</i>).<br> La Salamandre tachetée est une espèce nocturne, qui a pour habitude de sortir bien après le coucher du soleil (de préférence par temps pluvieux et par des T°C > 3°C, idéalement vers 10°C / 15°C) mais on peut également l'observer en plein jour, lorsque la météo s'y prête (ciel très couvert, brouillard, pluie...). Les densités peuvent être localement élevées, jusqu'à 100 individus / hectare voire 150 individus / hectare.
Il s'agit d'une espèce strictement européenne, répandue de la Péninsule Ibérique aux Balkans. Elle disparaît rapidement en direction du nord et s'avère absente de Grande-Bretagne, d'Irlande et de Scandinavie. Sa variabilité géographique est très importante et une douzaine de sous-espèces sont actuellement identifiées. La Salamandre tachetée est très largement distribuée en France (Corse exclue), du niveau de la mer jusqu'à localement plus de 2000 m d'altitude en montagne, avec un peuplement constitué de trois sous-espèces. La sous-espèce pyrénéo-cantabrique <i>S. s. fastuosa</i> occupe les Pyrénées occidentales et une partie des Pyrénées centrales (reliefs s'étendant du Pays Basque au Comminges), la sous-espèce <i>S. s. salamandra</i> l'extrémité sud de la région alpine et la sous-espèce <i>S. s. terrestris</i> occupe la très grande majorité de l'hexagone. La Corse, elle, est occupée par une espèce à part, endémique insulaire : la Salamandre de Corse, <i>S. corsica</i>.<br><br> En Occitanie, la Salamandre tachetée n'est véritablement rare qu'en zone méditerranéenne et plutôt commune partout ailleurs. Sa répartition s'avère cependant morcelée dans les zones d'agriculture intensive dominées par des paysages de type "openfield", où les milieux forestiers qu'elle affectionne sont peu présents. Elle est particulièrement abondante dans les forêts des Pyrénées et du Massif central, aux étages collinéen et montagnard essentiellement, mais elle atteint parfois la ceinture supra-forestière (base de l'étage alpin) et peut y constituer par endroits des populations reproductrices jusqu'à 2300 m voire 2400 m (divers massifs des Hautes-Pyrénées). Soulignons que l'extension respective des deux sous-espèces qui peuplent notre région est actuellement mal connue et appelle des investigations génétiques poussées afin de cerner correctement, entre autres, l'emplacement précis de leur zone de contact (cf. "Description").
Lacerta salamandra Linnaeus, 1758 | Salamandra maculata Schrank, 1786 | Salamandra maculosa Laurenti, 1768 | Salamandra vulgaris Cloquet in Lerrault, 1827 | Triton corthyphorus Wagler, 1820

Observations par classes d'altitudes

Observations mensuelles